Fond

Constitution: Le Conseil Allemand de la Conservation et de l’Aménagement du Paysage fut créé, en 1962, par Dr. h.c. Heinrich Lübke, ancien Président de la République fédérale d’Allemagne, dans le but de s’assurer une consultation permanente en politique d’environnement.

Mandat et méthodes de travail: Le rôle du Conseil consiste à élaborer des expertises quant à la conservation de la nature, l’aménagement et la planification du paysage et la protection de l’environnement. Les objectifs fondamentaux de son travail sont ancrés dans la Charte Verte de Mainau. Le Conseil Allemand de la Conservation et de l’Aménagement du Paysage assume ses fonctions de manière indépendante et est libre de prendre des décisions d’ordre général et de choisir des sujets revêtant une importance actuelle.Les thèmes à traiter sont délibérés au sein d’assemblées qui se réunissent deux fois par an. En règle générale, les activités commencent par une conférence scientifique dont les résultats servent de base aux futures recherches et discussions menées avec d’autres experts. Ces échanges sont réalisés par des sous-comités représentant les membres du Conseil et par des collaborateurs de l’Agence et aboutissent à des expertises scientifiques qui contiennent des recommandations sur les mesures nécessaires à un changement futur (telles que la préparation de lois, de directives et de campagnes d’éducation). Les expertises sont périodiquement publiées sous forme de séries techniques (Schriftenreihe des Deutschen Rates für Landespflege) et distribuées à tous les partis politiques, organes de décision, universités, autorités supérieures et moyennes, organisations bénévoles et groupements engagés dans la conservation de la nature qui sont responsables en la matière et intéressés à améliorer les conditions de l’environnement. Les conseils figurant dans les expertises n’ont pas de caractère obligatoire, mais influent, de manière significative, sur le processus de la législation.

Financement: Les projets sont subventionnés grâce à des fonds octroyés par différentes institutions.

Membres: Le nombre des membres du Conseil Allemand de la Conservation et de l’Aménagement du Paysage est limité à 20 membres ordinaires auxquels peuvent s’ajouter des membres honorifiques et des correspondants. Les membres sont élus par les assemblées du Conseil et sont des spécialistes experimentés dans les domaines suivants: écologie du paysage, planification du paysage, biologie, sciences des fôrets, agriculture, urbanisation, architecture, économie, droits et industrie. Le nombre actuel des membres s’élève à 29.

Projets actuels

Paysage et « Heimat » (patrie)

Vouloir encadrer le terme « Heimat » (patrie) de manière définitive ou même généralement valable s’avère pratiquement impossible. Le paysage de la patrie de chacun se caractérise par des frontières naturelles et territoriales ou bien politiques et revêt donc une certaine autonomie, un soi-disant  » genius loci « . Le terme  » Heimat  » est conçu, ressenti et apprécié par chaque être humain de façon individuelle. L’émotion pour sa patrie reflète la nostalgie de vivre en communauté et en harmonie avec la nature. Le paysage natal fait partie de cette nostalgie. Ce paysage peut aussi correspondre au  » paysage marqué par l’intervention de l’homme « . Malgré le fait que les national-socialistes ont abusé du terme  » Heimat  » pendant le troisième Reich il ne faut pas en faire un tabou de nos jours si l’on s’en sert dans le contexte des défis de l’aménagement rural. Par contre, les arguments avancés doivent être profondément vérifiés et reconnus du point de vue de l’éthique environnementale et, en aucun cas, aboutir à des délimitations. Nombre d’aspects relatifs au paysage et au terme  » Heimat  » nécessitent une étude ultérieure avant d’être correctement établis.

Qualités des espaces libres dans le futur aménagement urbain

En 2003, le besoin en terrains pour les agglomérations et le réseau routier s’éleva à environ 93 ha par jour. La question de savoir comment atteindre le but de la stratégie nationale de développement durable visant à réduire le besoin quotidien en terrains à 30 ha par jour est actuellement discutée au sein de différents organes et institutions. Toutefois, les discussions sont souvent focalisées sur des problèmes fiscaux. Le  » Deutsche Rat für Landespflege (DRL)  » (Conseil allemand de la conservation et de l’aménagement du paysage), tout en tenant compte des aspects planificateurs et instrumentaux ainsi que socio-culturels et écologiques, a étudié la mesure dans laquelle la qualité des espaces libres vitaux pourra être préservée ou même améliorée face à la concentration urbaine au centre des agglomérations. Le DRL propose d’employer des valeurs d’orientation déjà connues dans l’évaluation de l’urbanisme et de les fonder sur d’autres critères et indicateurs plus sophistiqués. Il importe avant tout que la population accepte les objectifs de la densification des agglomérations.

Implications des énergies renouvelables sur la nature et le paysage

Les prix des carburants, la concentration de CO2 dans l’atmosphère et la température moyenne annuelle augmentent, des conditions extrêmes du climat se multiplient, et tout cela est dû, au moins en partie, à la consommation effrénée des énergies fossiles. L’utilisation des énergies renouvelables fait partie de la protection du climat et contribue à réduire les effets de serre. En même temps, le développement des énergies renouvelables (énergie du vent, du soleil et de l’eau et masse biologique) a un effet positif sur le paysage marqué par l’intervention de l’homme et sur son équilibre naturel ainsi que sur l’image du paysage. Il importe donc d’examiner, du point de vue de la protection de la nature, dans quels sites et sous quelles conditions l’exploitation des énergies renouvelables n’aboutisse pas à des effets négatifs. Malgré le fait qu’il n’existe pas d’alternatives à l’utilisation intensifiée des énergies renouvelables, des problèmes de plus en plus nombreux et aigus se posent à l’heure actuelle résultant, en partie, de l’exploitation des surfaces aux fins de la production de l’énergie. Le devoir de la conservation et de l’aménagement du paysage consiste à identifier et évaluer les problèmes, à formuler les approches ainsi qu’à trouver des synergies entre la production de l’énergie et la protection de la nature et l’image esthétique du paysage. Le Conseil (DRL) est en train d’élaborer une prise de position qui n’est pas encore finalisée.

Direction:

  • Prof. em. Dr. Werner Konold (président, porte-parole)
  • n.n. (Deputy Speaker)
  • Dir. u. Prof. Dr. h. c. Johann Schreiner (directeur)

Agence:

  • Dipl.-Ing. Angelika Wurzel (directeur général)
  • Dr. Luciana Zedda
  • B.Sc. Ronja Leicher
  • Sabine Weinstock

Address:

Deutscher Rat für Landespflege
Konstantinstraße 73
D – 53179 Bonn
Deutschland / Germany

Phone: +49-228 / 33 10 97
Fax: +49-228 / 33 47 27

E-mail: DRL-Bonn@t-online.de

Le 20 Avril 1961 la Charte Verte cidessous fut adoptée à l’issue de la Cinquième Table Ronde de Mainau.:

« Voici la Charte Verte de Mainau. Elle est destinée à attirer expressément et clairement l’attention de tous les responsables dans les villes et les campagnes, sur le fait que la liberté individuelle et finalement la liberté politique ne peuvent prospérer que dans un espace vital fondé sur des conditions de vie saines. La Charte Verte a été conçue d’après la réflexion d’un cercle d’hommes et de femmes, indépendants et conscients de leurs responsabilités, ayant pris part depuis cinq ans aux rencontres de Mainau. Cette Charte a été rédigée par des experts compétents; le Comité Interparlementaire, formé de députés du Bundestag et des parlements des Länder, tous partis confondus, y a apporté une contribution essentielle … Puisse la Charte Verte de Mainau servir, encourager et aider, et avant tout: servir de déclic. C’est ce dont notre époque a le besoin le plus urgent. »

Graf Lennart Bernadotte

Dans l’intérêt de l’homme, toutes les bonnes volontés sont appelées à s’engager activement à la réalisation des buts de cette Charte.

Un comité indépendant composé de personnalités de la vie culturelle, politique et économique ainsi que de la protection des sites est appelé à y participer, puisqu’il s’agit de notre avenir à tous.

Charte Verte de Mainau

I. La Loi Fondamentale (Grundgesetz) de la République Fédérale d’Allemagne établit entre autres les droits fondamentaux suivants:
Art. 1 (1) La dignité de l’homme est intangible. Les pouvoirs publics ont l’obligation de la respecter et de la protéger. (2) En conséquence le peuple allemand reconnait les droits de l’homme inviolables et inaliénables comme fondements de toute communauté humaine…
Art. 2 (1) Chacun a droit au libre épanouissement de sa personnalité s’il ne porte pas atteinte aux droits d’autrui, ni n’enfreint l’ordre constitutionnel ou la loi morale. (2) Chacun a droit à la vie et à l’intégrité physique …
Art. 14 (2) Propriété oblige. Son usage doit en même temps être au service de tous.

II. Le constat suivant peut être fait: Les bases essentielles de notre existence sont en danger car d’importants éléments vitaux de la nature sont pollués, empoisonnés et détruits et que le bruit nous accable de façon insupportable. La dignité humaine se trouve menacée, là où il est porté atteinte à son environnement naturel. Le droit à une vie saine et digne à la ville et à la campagne fait aussi partie des droits de l’homme inviolables et inaliénables.

III. Pour exister il nous faut, en dehors d’une alimentation saine, une nature saine, avec son sol, son air, son eau ainsi que sa flore et sa faune. Ces éléments vitaux sont exploités avec excès et contre nature. De plus en plus fréquemment des terres fertiles sont détruites, les eaux de surface ou souterraines sont polluées, l’air est vicié, la flore et la faune sont dérangées, et le paysage est enlaidi. On abuse dans des proportions alarmantes de la nature saine.

IV. Nous n’ignorons pas: Que la technique et l’industrie constituent également des éléments indispensables à notre vie actuelle. Que les principes naturels de la technique et de l’industrie ne peuvent être ni remplacés arbitrairement, ni multipliés à volonté. C’est pourquoi il est indispensable d’examiner la situation, de planifier, et d’agir en commun afin d’établir et de garantir l’équilibre entre la technique, l’industrie et la nature.

V. Pour le bien de l’humanité il est indispensable d’établir et d’assurer dans la nature une place appropriée à l’habitation et à la détente ainsi qu’ à l’agriculture et à l’industrie:

C’est pourquoi il faut exiger:

  1. une réglementation réaliste de l’aménagement du territoire, pour tous les domaines de planification en tenant compte des données naturelles;
  2. l’établissement de plans d’aménagement des sites et des espaces verts dans toutes les communes pour les surfaces dévolues à l’habitation, l’industrie et la circulation;
  3. des espaces suffisants pour la détente en aménageant des jardins; en donnant libre accès aux forêts, montagnes, lacs et cours d’eaux ainsi qu’à toute autre beauté naturelle; en laissant des espaces verts dans les villes à proximité des habitations pour le repos quotidien, des espaces de loisirs près des villes pour la fin de semaine et loin des villes pour les vacances;
  4. La garantie et l’ extension d’une agriculture productrice à long terme et d’un habitat rural structuré;
  5. Le renforcement des mesures destinées au maintien et au rétablissement d’un patrimoine naturel sain, en particulier par la protection du sol, du climat et de l’eau;
  6. la préservation et l’utilisation durable des espaces verts existants, naturels ou créés de la main de l’homme;
  7. l’interdiction d’ interventions évitables nuisant à la beauté de la nature comme lors de constructions de sites industriels ou de lotissements, d’exploitations minières ou d’aménagement des routes et des cours d’eaux;
  8. la réparation des préjudices inévitables, et en particulier la remise en valeur des terres incultes;
  9. la sensibilisation de l’ensemble de la population en informant avec efficacité l’opinion publique de l’importance de la nature et de son aménagement dans les agglomérations et les campagnes, ainsi que des dangers qui la menacent;
  10. un accroissement de la place réservée à l’étude de la nature et des sites dans le domaine de l’éducation et de la formation;
  11. le développement de la recherche scientifique dans toutes les disciplines intéressant l’espace vital naturel;
  12. des dispositions légales suffisantes destinées à promouvoir et à garantir un espace vital sain.